« Faire un spectacle situé, pour ne pas prendre la parole à la place des personnes concernées, sans pour autant invisibiliser ou passer sous silence les éprouvés. Proposer une construction fictionnelle autour d’un projet de renouvellement urbain qui rende compte, avec des entrées sensibles, à différentes échelles humaines et spatio-temporelles, des ruptures relationnelles qu’entraîne la mutation du « décor partagé » que constitue un quartier. Veiller à trouver une écriture propre aux enjeux, qui soit passée par le feu des multiples réalités partagées lors d’entretiens avec la population d’habitant·es, de travailleur·euse·s et du voisinage de proximité.Observer comment nous sommes traversé·e·s en tant qu’artistes par ce contexte pour ensuite entrer en recherche au plateau, avec l’objectif que des imaginaires soient mis au travail pour ne surtout pas réduire l’âpreté du sujet à un réalisme stérile ou manichéen. Proposer ainsi des lignes de fuites possibles pour ces trajectoires fictionnelles, en favorisant toujours une forte dimension émotionnelle. Ne convoquer les moyens techniques du théâtre que dans ce seul but. Pour que les réalités dépeintes puissent se déployer pour tout un·e chacun·e, et ce au delà du strict périmètre du quartier. Mettre les dimensions émotionnelles, intimes, en regard d’un contexte macro, articulant technique, politique, urbanisme, économie et sociologie ». Anne-Sophie Ortiz-Balin et Louis-Antoine Fort À Lyon, décembre 2023.