Goodbye Holocene

Note d’intention

 » Cette prochaine création naît d’un vertige émotionnel éprouvé il y a deux ans face à la dalle aux ammonites dans les Alpes de Hautes Provence. Ce patrimoine naturel s’est imposé à nous et continue de nous habiter depuis.
Nous avons vécu ce que pressentait Spinoza et ce qu’à nommé Romain Rolland avec Sigmund Freud « un sentiment océanique ». Une expérience d’état modifié de conscience à la vue et en présence de cette paroi rocheuse qui semblait nous tendre un miroir.
Les milliers d’ammonites fossilisées incarnant la vulnérabilité de toute vie au devant d’un bouleversement climatique. 

La force qui se dégage de cette « fresque » exerce-t-elle une forme de pouvoir sur nous ? 

Nous avons également été touchée par la diversité de visit·eur·euses venu·es éprouver les millions d’années qui nous séparent de la fossilisation de ces gastéropodes marins. Les réactions étaient très variés selon la tranche d’âge ce qui nous a permis de faire une étude de caractères et de réactions d’ordre générationnel face à ce vestige.
Et pourtant nous assistions à un acte universel comme le réinvestissement intuitif d’un rituel. Une recherche de lien avec plus grand, une sublimation.

Nous avons alors commencé à imaginer un spectacle qui ferait l’expérience d’un morcellement de notre société face à cette finitude antédiluvienne. N’exprime t-elle pas, une injonction à nous mettre en mouvement face aux impératifs d’adaptation urgente qui viennent ?

Notre envie est de questionner notre inaction collective et trouver un imaginaire esthétique, dramaturgique et scénique qui puissent se projeter au delà de nos vertiges partagés. Il sera question lors de nos résidences, d’écriture, de travail au plateau et de recherche plastique sur l’adaptabilité, la friction, l’inattendu, le dépassement et l’engagement militant. »

Anne-Sophie Ortiz-Balin et Louis-Antoine Fort